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Page:Milton - Cheadle - Voyage de l’Atlantique au Pacifique.djvu/319

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lac Caribou[1] et arrose un pays passablement ouvert. Enfin rien ne s’oppose à la construction d’une route suivant la vallée de la Thompson septentrionale jusqu’à Kamloups. De cet endroit, on peut aisément atteindre des régions fort riches en or, comme les vallées de la Chouchouap ou Thompson méridionale et de deux affluents de la Columbia, l’Okanagan et la Koutanie ; enfin, la route qui longe le Fraser. De La Cache au confluent de la Wentworth, le chemin consiste en une succession de gorges étroites, closes de tous côtés par des montagnes élevées et inaccessibles. Sans doute l’ensemble en est obstrué par des futaies vivantes ou mortes d’une dimension gigantesque ; mais, puisque nous, qui n’avions à suivre aucune voie tracée, nous avons pu passer par là et y conduire nos chevaux, ce fait seul prouve victorieusement qu’un ingénieur n’y trouverait en effet aucune difficulté vraiment considérable. Il n’y a là ni montées ni descentes trop rapides ; on n’y trouve de digue de roches solides que dans les derniers quarante milles, où le pays d’ailleurs est ouvert et sans obstacle. Quant au débordement de la rivière par suite de la fonte des neiges, il n’y a pas à en tenir compte, puisque nous avons suivi toute cette vallée à l’époque de l’année où les eaux ont le plus de hauteur. L’adoption d’une route passant par Jasper-House ne nous paraît donc rencontrer qu’une difficulté sérieuse et très-sérieuse : c’est l’absence du pâturage pour le bétail. Il n’y a guère de clairières sur le côté gauche ou oriental ; il y en a un peu plus sur la rive opposée, dans les montagnes ; mais en somme c’est la forêt qui couvre le pays sans interruption pendant plus de cent milles.

Parmi les cols situés plus au sud, tous, à l’exception du col du Vermillon[2], descendent brusquement à l’ouest par un pays fort malaisé et très-accidenté. Le col du Vermillon, moins élevé que

  1. Cette déposition des Chouchouaps paraît impossible en examinant la carte annexée à ce livre. Peut-être y a-t-il confusion avec la rivière Eau-claire. (Trad.)
  2. Voir les Rapports de l’expédition du capitaine Palliser, publiés dans le Journal of the Royal Geographical Society, 1860. (Éd.)