Page:Milton - Cheadle - Voyage de l’Atlantique au Pacifique.djvu/63

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rettes, afin de dresser le camp, Elles arrivèrent bientôt, on les détela ; les chevaux furent attachés, et, tandis que le campement se formait, La Ronde descendit vers l’étang pour essayer de tirer des canards qu’il croyait voir sur l’eau. Il se glissa doucement sous bois ; mais, en sortant des buissons qui bordaient le rivage, il fut bien étonné de reconnaître que ce qu’il avait pris pour des canards étaient des poules de prairies, L’étang était à sec, et la croûte de sel qu’il avait laissée à sa place, offrait, dans le crépuscule et à quelque distance, tout à fait l’apparence de l’eau. Bien qu’il fit presque nuit noire, nous n’avions plus d’autre parti à prendre que de harnacher de nouveau nos bêtes et de nous en aller ailleursà la recherche de l’eau. La Ronde et Cheadle étaient fort irrités de leur méprise. Milton se mit à galoper en quête d’un endroit convenable pour notre bivouac. Il courut deux ou trois milles, presque toujours dans des bois épais, sans découvrir aucune trace d’eau. Tout à coup son cheval hennit et se jeta brusquement hors du chemin à travers les taillis, Milton, entendant des canards nasiller à peu de distance, mit pied à terre, et ne tarda pas à découvrir une belle pièce d’eau douce cachée sous les arbres. L’instinct de son cheval nous avait ainsi épargné une longue route à faire dans l’obscurité ; car, le lendemain matin nous marchâmes longtemps avant de rencontrer un courant d’eau ou un autre lac.

Le 25 septembre, nous arrivâmes à la branche méridionale de la Saskatchaouane. Elle a ici près de quatre-vingts mètres[1] de large ; elle coule dans un lit qu’elle s’est profondément creusé dans la plaine unie, et qui a la largeur d’une vallée aux flancs roides et boisés. Ici les deux branches de la Saskatchaouane ne sont éloignées l’une de l’autre que de dix-huit milles.

  1. Nous mettons sans scrupule mètre au lieu d’yard dans toutes ces évaluations approximatives et bien que l’yard ne soit que de 0m914. (Trad.)