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Page:Mirbeau - À cheval, Messieurs, paru dans L’Aurore, 05 janvier 1899.djvu/3

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était coiffé d’un haut képi, à palmes vertes. Un dolman noir, orné de passementeries vertes et bordé d’astrakan, teint en vert, lui moulait le buste. Des bottes de maroquin vert étranglaient, au genou, une culotte bouffante, sur laquelle une large bande verte était appliquée, qui rappelait les sévères motifs palmoïdes du képi. Ma surprise s’augmenta de constater que, en guise d’éperons, des plumes d’oie, d’un acier brillant, étaient vissées au talon de ses bottes. Quant au sabre, très long, très terrible, qui complétait cet étrange accoutrement, il commençait en croix, se poursuivait en cierge et finissait en goupillon. Je remarquai aussi que la garde imitait servilement la forme qu’ont les vieux bénitiers, dans les vieilles églises. Cela me rendit rêveur.