Affolé, Barjeot s’était levé, fuyait, courbant le dos, essayant de se garer derrière les troncs d’arbres.
— Ne fiche pas le camp ! menaça l’homme, ou je tire.
Barjeot fuyait toujours… Une détonation retentit, et le gendarme sentit comme un coup de fouet lui casser le bras gauche, qui retomba inerte au long de la cuisse.
Mais il réfléchit et se fit ce raisonnement rapide :
— Cet homme m’a reconnu, bien sûr… S’il ne me tue pas de son second coup, il me dénoncera… Le conseil de guerre… Je suis perdu.
Il s’arrêta.
— C’est bon, dit-il… Ne tire pas… Je me rends.
Et, s’approchant de l’homme, Barjeot lui déchargea son fusil en pleine poitrine. L’homme tourna sur lui-même, étendit les bras, et s’abattit comme une masse sur la bruyère.
Milord s’était blotti au pied d’une touffe de houx, épaisse comme une muraille… Lentement il avança la tête et, d’une voix qui tremblait :
— C’est l’ garde d’ Blandé, tu sais ben… Est-y ben mô, au moins ?
— Vas-y voir, toi.
— Mé ?