Et, à chaque fois qu’il disait : « J’ te rends l’ mal ! » son poing furieux s’abattait sur le pauvre homme.
Rabalan aurait bien voulu s’enfuir, mais il avait les jambes rompues d’avoir tant couru. Il s’affaissa sur la terre en poussant un long, douloureux soupir.
— Pisque j’ suis point sorcier ! pleurait-il.
Maît’ Bottereau continua :
— J’ te rends l’ mal !… J’ te rends l’ mal !… J’ te rends l’ mal !…
Il s’acharna. S’armant d’un bâton, il en frappait Rabalan à tour de bras. Le sang coulait, s’étalait, le bâton devenait tout rouge.
— J’ te rends l’ mal !… J’te rends le mal !… J’te rends l’ mal !…
Quand il eut fini de le battre, maît’ Bottereau s’essuya le front, souffla.
— Et les machines ? demanda-t-il.
On essaya les machines. Elles ne marchaient pas.
Le fermier eut un geste désespéré.
— C’est donc un enragé que ce sacré sorcier-là !… Que qu’ j’allons faire, à c’t’ heure ?…
Rabalan sanglant ne remuait plus. On le souleva. Il était mort.