Aller au contenu

Page:Mirbeau - Le Calvaire.djvu/141

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

IV

— Madame Juliette Roux, je vous prie ?

— Si monsieur veut entrer ?… me dit la domestique…

Sans demander mon nom, sans attendre ma réponse, elle me fit traverser une petite antichambre, très sombre, et me conduisit dans une pièce, où je ne distinguai, tout d’abord, qu’une lampe habillée de son grand abat-jour rose, qui brûlait doucement dans un coin. La domestique remonta la lampe, emporta un manteau de loutre, jeté sur un divan.

— Je vais prévenir madame, fit-elle.

Et elle disparut, me laissant seul.

Ainsi, j’étais chez elle !… Depuis huit jours, l’idée de cette visite me tourmentait… Je n’avais aucun plan, aucun projet, je désirais voir Juliette, voilà tout ; quelque chose comme une curiosité très vive, que je n’ana-