Page:Mirbeau - Le Comédien, paru dans Le Figaro, 26 octobre 1882.djvu/15

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gretter l’état de répugnante abjection, dans lequel l’ancienne société tenait le comédien. Dieu lui-même l’avait chassé de ses temples et ne permettait pas qu’il pût reposer son cadavre dans l’oubli tranquille et béni de ses cimetières. Errant de la vie, il voulait qu’il fût aussi un errant de la mort. Et c’était justice, car le comédien, ce prostitueur de la beauté, des douleurs et des respects de la vie, eût prostitué également la majesté, la sainteté et les consolations de la mort.