Page:Mirbeau - Le Comédien, paru dans Le Figaro, 26 octobre 1882.djvu/16

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Avez-vous vu passer parfois un comédien malade ? Il est pâle avec des yeux cernés et creusés. Son dos est voûté, son allure chancelante. Il tousse, et sur ses lèvres blêmies, mousse un peu de salive rougie de sang. C’est un phtisique. Le pauvre diable ! Il fait peine à voir et il vous émeut. On a pour lui la pitié et cette sorte de respect poignant que la vue de ceux qui s’en vont inspire même aux plus sceptiques et aux plus endurcis. Le pauvre diable !

Le soir, il est dans sa loge ; il s’habille pour la représentation. Des pots de fard