Page:Mirbeau - Le Comédien, paru dans Le Figaro, 26 octobre 1882.djvu/18

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pides et enluminés au coin de ses lèvres livides ; il avive de vermillon ses pommettes qui pointent, comme des clous, sous la peau, puis la bouche grand ouverte, l’œil arrondi, les jambes écartées et les poings sur la hanche, il se regarde, ravi, chantonne un air, se félicite de l’effet qu’il va produire, et conduit sa maladie au carnaval, comme une fille qu’on insulte. La pitié qui vous avait serré le cœur, en le voyant passer dans la rue, devient du mépris. Et cette pâle et douloureuse vision de maladie, qui s’en va lentement, se courbant vers la mort,