Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/250

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Courtin, s’inclinant.

Votre Altesse est mille fois trop bonne… Votre Altesse peut-elle me permettre de lui présenter deux membres les plus zélés de notre comité ?… (La comtesse de Chalais et Mme  Lubin-Lafare, à hauteur de qui la duchesse vient d’arriver, font une profonde révérence.) La comtesse de Chalais ! Mme  Lubin-Lafare !…

À mesure qu’elles ont été présentées, elles font une révérence et baisent la main que leur tend la duchesse.

La duchesse, à la comtesse.

Vous avez remplacé votre tante… je vois ?

Comtesse de Chalais

Votre Altesse est mille fois trop bonne. Mais on ne remplace pas la marquise d’Ormailles.

La duchesse, souriant.

C’est très gentil ça, mon enfant… Oui, la marquise d’Ormailles est une… voyons… gaillarde… (Au baron.) On peut dire ?

Courtin

Je crois bien… C’est un mot vif… pittoresque…

La duchesse

Tant mieux… Vous savez, cher varon, je ne distingue pas assez dans les mots français… Mme  Lubin-Lafare.) C’est votre beau-père que j’ai connu à Bienne ?… ambassadeur ?… Oun homme charmant… si parisien !…

Madame Lubin-Lafare

Votre Altesse est mille fois trop bonne. Mon mari est neveu de l’ambassadeur et fils du général.

La duchesse

Ah ! (Elle s’éloigne. Au baron.) Lubin-Lafare était oun très