Page:Mirecourt - Émile de Girardin.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Voyant dépérir son élève, le grognard se hâta de l’envoyer en Normandie, chez un de ses frères, palefrenier au haras du Pin.

C’était un honnête et digne paysan, tout rond, tout jovial, qui accueillit Émile avec une cordialité pleine de franchise et lui dit :

— Venez, venez, mon petit bonhomme, nous allons vous mettre au vert !

Il le traita tout simplement avec la même conscience qu’il apportait à soigner ses chevaux.

Émile s’en trouva le mieux du monde ; il courait dans les écuries, en sabots et en blouse, fraternisait avec les jeunes étalons, dormait sur une excellente litière et reprenait les forces qu’il avait perdues.