Page:Mirecourt - Béranger.djvu/31

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Ce fut dans ces mansardes heureuses qu’on entendit chanter pour la première fois la Gaudriole, Mon vieil habit, les Gueux, et le Grenier, qui était de circonstance. Jeanneton, Suzon, Manon, Frétillon, montaient gaiement comme Lisette[1]

    nous indifférents devant un aussi beau travail de la nature ? Non ! Alors, nous dînerons samedi prochain, 28 juillet, chez la mère Saguet. Le repas sera servi à cinq heures précises. J’y serai, il y aura gras. »

  1. Une femme du monde manifestait beaucoup de surprise, et nous dirions presque un peu d’indignation au sujet de ce vers du Grenier :

    J’ai su depuis qui payait sa toilette.

    « Ah ! ma chère amie, lui répondit le poëte, que nous entendons l’amour différemment ! Vous avez donc une bien mauvaise idée de cette pauvre Lisette ? Elle était cependant si bonne fille, si folle, si jolie ! je dois même dire si tendre ! Quoi ! parce qu’elle avait une espèce de mari qui prenait soin de sa garde-robe, vous vous fâchez contre elle ! Vous n’en auriez pas eu le courage si vous l’aviez vue alors. Elle se mettait avec tant de goût, et tout lui allait si bien ! D’ailleurs, elle n’eût pas mieux