Page:Mirecourt - Balzac.djvu/52

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peut-être, mais à aligner des chiffres les uns sous les autres et à les additionner.

— Cinquante-neuf mille francs ! murmura-t-il, je dois cinquante-neuf mille francs ! Il ne me reste plus qu’à me brûler la cervelle ou à me jeter à la Seine.

— Et le roman que tu as commencé pour moi, tu ne l’achèveras donc pas[1] ? lui dit en pleurant sa nièce Sophie.

— Cher ange !… En effet, j’ai tort de me décourager de la sorte. Travailler pour toi, cela me portera bonheur. Voyons, plus d’idées sombres ! J’achève ton roman, c’est

  1. Balzac défendait à ses nièces de lire ses œuvres. Il composa tout exprès pour elles Ursule Mirouet, un angélique et chaste livre dont toutes les pages sont empreintes du sentiment chrétien le plus pur, ce qui néanmoins n’a pu lui rendre ni M. Veuillot ni M. de Pontmartin favorables.