Page:Mirecourt - Balzac.djvu/91

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Balzac ébauchait un roman comme on ébauche un tableau.

Son premier jet, même en écrivant ses livres les plus longs, n’a jamais dépassé trente ou quarante pages. Il lançait chaque feuillet derrière lui sans le numéroter, afin d’échapper à la tentation de relire, et, le lendemain, on lui donnait, avec des marges énormes, les épreuves de son manuscrit.

Les quarante pages en formaient cent sur la seconde épreuve, deux cents sur la troisième, et ainsi de suite jusqu’à la fin de l’ouvrage.

Cette manière d’écrire faisait le désespoir des compositeurs d’imprimerie.

Retrouvant avec une multitude prodi-