Page:Mirecourt - Gérard de Nerval.djvu/13

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cette ronde, où j’avais amené ma compagne toute jeune encore, Sylvie, une petite fille du hameau voisin. Je n’aimais qu’elle, je ne voyais qu’elle jusque-là.

« Tout d’un coup, suivant les règles de la danse, une blonde, grande et belle, qu’on appelait Adrienne, se trouva placée seule avec moi au milieu du cercle. Nos tailles étaient pareilles. On nous dit de nous embrasser, et la danse et le chœur tournaient plus vivement que jamais.

« En lui donnant ce baiser, je ne pus m’empêcher de lui presser la main.

« Les longs anneaux roulés de ses cheveux d’or effleuraient mes joues. De ce moment, un trouble inconnu s’empara de moi. La belle devait chanter pour avoir le droit de rentrer dans la danse. On s’assit