Page:Mirecourt - Gérard de Nerval.djvu/14

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

autour d’elle, et aussitôt, d’une voix fraîche et pénétrante, elle chanta une de ces anciennes romances pleines de mélancolie et d’amour, qui racontent les malheurs d’une princesse enfermée par la volonté d’un père.

« À mesure qu’elle chantait, l’ombre descendait des grands arbres, et le clair de lune naissant tombait sur elle seule, isolée de notre cercle attentif.

« Elle se tut, personne n’osa rompre le silence.

« La pelouse était couverte de faibles vapeurs condensées, qui déroulaient leurs blancs flocons sur les pointes des herbes. Nous pensions être en paradis.

« Je me levai enfin, courant au parterre du château, où se trouvaient des lauriers