Page:Mirecourt - Gérard de Nerval.djvu/9

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vreau, dans les prés, sous les avenues des bois ou sur la rive verdoyante des lacs en miniature, alimentés par la Nonette et la Thève.

Revenant de l’une de ces courses et jouant, à la fin d’un beau jour d’avril, au seuil de la maison de son oncle, Gérard vit paraître un homme à la figure hâlée qui s’arrêta devant lui, jeta le manteau sous lequel se cachait son uniforme, et dit en lui ouvrant les bras :

— Me reconnais-tu ?

— Oui, tu es mon père ! dit l’enfant sans hésiter.

La nature a de ces révélations soudaines, le battement du cœur devance tous les discours. Gérard était âgé de dix huit mois au départ de ses parents : il n’avait pu