Page:Mirecourt - Méry.djvu/45

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au bout desquelles se creusait l’abîme politique où il est tombé.

Ainsi, malgré ses formes brusques et la rudesse de sa voix, Némésis avait raison lorsqu’elle ajoutait :


Mais qu’aujourd’hui, pour prix de tes hymnes dévotes,
Aux hommes de Juillet tu demandes leurs votes,
C’en est trop ! l’Esprit saint égare ta fierté.
Sais-tu qu’avant d’entrer dans l’arène publique
Il faut que, devant nous, tout citoyen explique

Ce qu’il fit pour la liberté.


Va, les temps sont passés des sublimes extases,
Des harpes de Sion, des saintes paraphrases ;
Aujourd’hui tous ces chants expirent sans écho ;
Va donc, selon tes vœux, gémir en Palestine,
Et présenter sans peur le nom de Lamartine

Aux électeurs de Jéricho.