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AGA KHAN

sur la condition sociale et politique des Hindous, à propos de la visite du prince de Galles.

Les sympathies qu’inspirent les idées généreuses développées en forme délicate dans cet article, expliquent pas la transition du Fidawisme à l’automobilisme, par des relations directes de causes à effets. Peut-être est-il d’autant plus utile de jeter un coup d’œil sur les principales étapes qui, des jardins d’Alamoût, ont conduit les Ismailiya contemporains à l’avant-garde du mouvement musulman des Indes, en la personne de leur jeune chef, l’Aga Khan, président de la délégation des musulmans reçue le 1er octobre 1906, à Simla, par le vice-Roi, et dont le Standard du 2 octobre disait, comme le Times : « Cette députation est la plus importante qui ait jamais approché le gouvernement de l’Inde. »

I

Huit siècles d’histoire

En 1078 arrivait au Caire un représentant du Daï Ismaélien de l’Iraq, influent déjà parmi les « compagnons ». C’était Hassân ben Sabbah, naguère condisciple du grand poète Omar Khayyam et du grand-vizir Nizâm ul-Mulk, à l’Université de Nichapour. Présenté par Nizâm à Malik Chah, il avait essayé de supplanter son introducteur dans la faveur du souverain de la Perse, puis, chassé alors, s’était fait Ismaélien.

Le Khalife Al Mostansir qui régnait au Caire avait relevé à son profit l’Imamat ismaélite. Il accueillit Hassân avec faveur, avant de le bannir un an plus tard. En effet, après avoir d’abord désigné pour lui succéder son fils aîné Nizâr, il venait de le remplacer comme héritier du Khalifat par son fils cadet. Mais le premier avait ses partisans, qui con-

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