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REVUE DU MONDE MUSULMAN

II

Répartition géographique actuelle des Ismaéliens

La généalogie des Imâms Ismaéliens modernes, esquissée, dans ses principales étapes, de Nizâr le Fatimite à Hassan ’Ala Dhikrihi-S’Salam, puis à Châh Khaliloullah et aux Aga Khans de Bombay, ne suffit pas pour caractériser la situation actuelle de la secte. Quelle est la répartition géographique de ses adeptes ? Après le roman de l’histoire, quelle est la réalité pratique ?

Avant de l’examiner, disons que les Ismaéliens sont connus usuellement aux Indes sous les noms de Khodjas et de Maoulâ, pluriel Mawâlî, avec le sens de Maîtres, Seigneurs, Chefs spirituels. Pour leurs adversaires, ils restent comme autrefois, les infidèles « Moulahida » « Kaffirs » « Rafîzî » [1].

En Perse, nous savons par Rizâ Kouli Khan, qu’au dix-huitième siècle, il existait des Ismaéliens du côté de l’Afghanistan, dans les montagnes du Badakhchan et dans celles des Hezareh et du Bamian[2], au Khorassan, dit l’auteur, qui donne, semble-t-il, à ce nom géographique son sens le plus étendu.

Nous avons vu d’ailleurs, dans St. Guyard, que le Seyyd Kehki avait une influence très étendue dans le district de Qoum, entre Ispahan et Téhéran, et que Qoum et Méhélat furent, après sa mort, concédés à son fils. Enfin,


ordre, aux Indes, dont l’un, le Nizam’s d’Hyderabad, a pour secrétaires le Nawab Imad ul Mulk et le Moulaoui Muslehudin (p. 173). Ce sont les seuls noms musulmans de secrétaires pour les 3 ou 4.000 clubs de tout ordre et de tous pays qu’énumère le Club’s List.

  1. Biddulph, Tribes of the Hindoo Koosh ; Calcutta, 1898, p. 120, 176.
  2. Ch. Scheffer, Histoire de l’Asie centrale, p 255. Paris, E. Leroux, 1876.