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avaient le bonheur de s’embrasser à Séoul. Après qu’ils eurent consacré quelque temps à l’étude de la langue coréenne, et que le Père Maubant se fut rétabli d’une maladie qui l’avait mis à deux doigts de la tombe, ils commencèrent la visite de toutes les chrétientés, les organisant, nommant des catéchistes, donnant des règles pour les baptêmes, les mariages, les enterrements, les réunions des dimanches et fêtes.

Mgr. IMBERT. deuxième VICAIRE APOSTOLIQUE DE CORÉE. — Au milieu de ces travaux, auxquels leurs forces réunies pouvaient à peine suffire, les deux missionnaires reçurent du secours au moment où ils pouvaient le moins s’y attendre. Le 18 Décembre, vers minuit, la terre coréenne fut foulée pour la première fois par le pied d’un évêque. C’était l’ange que le Seigneur Jésus envoyait à l’église de Corée, en la personne de Mgr. Imbert, Évêque de Capse. En effet, si tôt connue la mort de Mgr. Bruguière, les Supérieurs de la Société, désireux de trouver le successeur le plus apte à recueillir la succession du défunt, avaient jeté les yeux sur le Père Imbert, missionnaire au Sutchuen depuis douze ans. Le Saint Siège avait approuvé le choix, et le 14 Mai 1837, il avait été sacré par Mgr. Fontana, Vicaire Apostolique du Sutchuen. Sans perdre de temps, il s’était mis en route pour sa nouvelle mission, comptant bien rencontrer des courriers chrétiens parmi les gens de la suite de l’ambassade coréenne annuelle. Il ne s’était pas trompé, car, arrivé vers le milieu de Décembre à la frontière, il avait vu le soir même les courriers. Comme les Missionnaires, il prit les vêtements de deuil, dont la forme particulière dissimulait même le visage, traversa le Yalou sur la glace pendant la nuit, et le soir du premier Janvier 1838, il était à Séoul où il rencontra le Père Maubant. Le Père Chastan parcourait alors les provinces méridionales et ce ne fut qu’au mois de Mai qu’il put voir son évêque. Après trois mois consacrés à l’étude de la langue, Mgr. Imbert fut en état de commencer son apostolat. À la fin de l’année, 2.000 adultes avaient été baptisés, l’église de Corée renaissait à une nouvelle vie. À l’arrivée du P. Maubant, elle ne comptait que six mille fidèles, à la fin de 1838, leur nombre avait atteint neuf mille.