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Page:Moinaux, Les Géorgiennes.djvu/23

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quelque traquenard, je résolus de pénétrer seul dans ces murs ; je tentai d’acheter le gardien de la porte de la ville en lui donnant trois roupies : le misérable était incorruptible.

BOBOLI.

Ils sont tous comme ça dans ce pays : des consciences de bronze dans des hommes de fer ; ils ne trahissent jamais leur devoir qu’à la cinquième roupie.

RHODODENDRON.

C’est ce qui est arrivé.

BOBOLI.

Je connais le tarif.

RHODODENDRON.

Maintenant que je suis dans la place, j’attends de ton loyal concours la réussite de mon projet.

BOBOLI.

Moi ?… mais la première chose que je vais faire sera de le dénoncer.

RHODODENDRON.

Misérable !…

BOBOLI.

Oh ! mais nous sommes chez nous… et en force… et je vais de ce pas…

RHODODENDRON, le retenant.

Un moment ! tout-à-l’heure, je t’ai défendu de prononcer mes titres et qualités ; dis-les, et je dis que tu as été gardien de mon harem…

BOBOLI, vivement.

Seigneur !… je vous en prie !… vous me feriez manquer mon avenir.

RHODODENDRON.

Alors silence pour silence, ça va-t-il ?