Page:Moinaux, Les Géorgiennes.djvu/37

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
––––––Sourd et borgne, il endurera
––––––Sans souffrir les cris de sa femme,
––––––Et d’un bon œil il la verra.


JOL-HIDDIN, présentant Poterno à Nani.
––––––Il est manchot, porte avec gloire
––––––Un nez d’argent, mais, dans ce cas,
––––––Sans le rougir il pourra boire
––––––Et vous pressera dans son bras.
(Férosa parle à Jol-Hiddin qui l’écoute avec son cornet acoustique à l’oreille. Chaque femme a reconnu l’homme qu’elle aime. Embrassement général.)


REPRISE TOUS ENSEMBLE.
LES ÉCLOPÉS.
Après une guerre funeste
Nous revenons dans nos foyers,
De nos corps rapportant le reste,
Mais avec nos cœurs tout entiers.
LES AUTRES.
Après une guerre funeste
Ils reviennent dans leurs foyers,
De leurs corps rapportant le reste,
Mais avec leurs cœurs tout entiers.
TOUTES LES FEMMES.
––Et nous vous accusions, ô glorieux débris,
––Pauvres martyrs, époux chéris.
BOBOLI, à Cocobo.
––––––Eux, mutilés !… c’est incroyable
––––––La preuve pourtant la voilà.
COCOBO.
––––––Je trouve bien invraisemblable
––––––Qu’ils soient si braves que cela.
FÉROSA.
––––––Allons ! ce ne sont pas des larmes
––––––Qu’il faut ici ; ce sont des armes !
––––––––Vengons ces nobles preux
––––––––En combattant pour eux.
––––––––Allons ! marchons gaîment,
––––––––En joyeux régiment,