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d'appellation s’appliquait pareillement aux femmes célibataires : Asceline la Fornière, p. 687 ; Filius à la Jugleresse (sorcière), p. 681 ; Gaullière la Hauvillette , p. 453 ; Rohes la Caretière, p. 674 ; Johanne la Coulouesse , p. 695 ; Petronille la Paumière, p. 689, etc. — Christiana la Verrière, f° 17 ; Agnès la Despensière ; f° 34 ; Coleta la Monière, f° 18 ; Matillidis la Faucquete, f° 17 ; Rogière la Saunière, f° 18 ; Collette la Hericière, f° 73 ; Auberada la Saynière (la marchande de sain), f° 17, etc.

Telle est, sans aucun doute, l’origine des nombreux noms de famille que l’on rencontre en France, sous une forme féminine : Lamartine, Larousse, Ladoucette, Lamauve, Bonnesœur, Thomine, Guillemette, Gillette, Eudine, Colette, etc.

L’on doit donc supposer que le premier auteur connu des familles dans lesquelles se rencontrent des noms semblables, était un enfant illégitime, qui n’a pu dès lors transmettre à ses descendants d’autre nom que celui de sa mère.

L’on ajouta aussi parfois au nom de baptême, comme dénomination particulière à l’individu, le nom d’un objet quelconque. Ce fut, pare xemple, celui de l’arme ou de l’instrument dont il faisait le plus fréquemment usage : Lespée, Lance, Carel, Bellehache, Lancevelée, Ledart, etc. ; Bourdon, Houlette, Boissel, Ladrague, Rabot, etc.