puisqu’il n’en veut point, il n’y a rien de plus aisé que de le contenter : je m’en vais courir après lui.
Scène III
Monsieur, je vous assure que vous m’obligez beaucoup de me tenir quelquefois compagnie ; mon mari est si mal bâti, si débauché, si ivrogne, que ce m’est un supplice d’être avec lui, et je vous laisse à penser quelle satisfaction on peut avoir d’un rustre comme lui.
Mademoiselle, vous me faites trop d’honneur de me vouloir souffrir. Je vous promets de contribuer de tout mon pouvoir à votre divertissement ; et, puisque vous témoignez que ma compagnie ne vous est point désagréable, je vous ferai connoître par mes empressements combien j’ai de joie de la bonne nouvelle que vous m’apprenez.
Ah ! Changez de discours, voyez porte-guignon qui arrive.
Scène IV
Mademoiselle, je suis au désespoir de vous apporter de si méchantes nouvelles ; mais aussi bien les auriez-vous apprises de quelque autre ; et, puisque votre frère est fort malade…
Monsieur, ne m’en dites pas davantage ; je suis votre servante, et vous rends grace de la peine que vous avez prise.
Ma foi, sans aller chez le notaire, voilà le certificat de mon cocuage. Ha ! ha ! madame la carogne, je vous trouve avec un homme, après toutes les défenses que je vous ai faites, et vous me voulez envoyer de Gemini en Capricorne !
Hé bien ! faut-il gronder pour cela ? Ce monsieur vient de m’apprendre que mon frère est bien malade : où est le sujet de querelle ?