Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/195

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Mais pour vous ce doit être un lieu fort haïssable.

Trufaldin

Ne peux-tu, sans parler, souffrir notre discours ?

Lélie

Dans Naples son destin a commencé son cours.

Trufaldin

Où l’envoyai-je jeune, et sous quelle conduite ?

Mascarille

Ce pauvre maître Albert a beaucoup de mérite
D’avoir depuis Bologne accompagné ce fils,
Qu’à sa discrétion vos soins avaient commis.

Trufaldin

Ah !

Mascarille, à part.

xxx Nous sommes perdus si cet entretien dure.

Trufaldin

Je voudrais bien savoir de vous leur aventure,
Sur quel vaisseau le sort qui m’a su travailler…

Mascarille

Je ne sais ce que c’est, je ne fais que bâiller.
Mais, seigneur Trufaldin, songez-vous que peut-être
Ce monsieur l’étranger a besoin de repaître,
Et qu’il est tard aussi ?

Lélie

xxxxxxxxxxxxxxxx Pour moi, point de repas.

Mascarille

Ah ! vous avez plus faim que vous ne pensez pas.

Trufaldin

Entrez donc.

Lélie

xxxxxxx Après vous.

Mascarille

(à Trufaldin.)

xxxxxxxxxxxxxxxx Monsieur, en Arménie
Les maîtres du logis sont sans cérémonie.

(À Lélie, après que Trufaldin est entré dans sa maison.)

Pauvre esprit ! Pas deux mots !

Lélie

xxxxxxxxxxxxxxxx D’abord il m’a surpris ;
Mais n’appréhende plus, je reprends mes esprits,
Et m’en vais débiter avecque hardiesse…