Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/286

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S’il vous faisoit besoin, mon bras est tout à vous :
Vous savez de tout temps que je suis un bon frère.

Valère

Je vous suis obligé, monsieur de la Rapière.

La Rapière


J’ai deux amis aussi que je vous puis donner,
Qui contre tous venants sont gens à dégainer,
Et sur qui vous pourrez prendre toute assurance.

Mascarille

Acceptez-les, monsieur.

Valère

C’est trop de complaisance.

La Rapière


Le petit Gille encore eût pu nous assister,
Sans le triste accident qui vient de nous l’ôter.
Monsieur, le grand dommage ! Et l’homme de service !
Vous avez su le tour que lui fit la justice :
Il mourut en César, et lui cassant les os,
Le bourreau ne lui put faire lâcher deux mots.

Valère

Monsieur de la Rapière, un homme de la sorte
Doit être regretté. Mais quant à votre escorte,
Je vous rends grâce.

La Rapière


Soit ; mais soyez averti
Qu’il vous cherche, et vous peut faire un mauvais parti.

Valère

Et moi, pour vous montrer combien je l’appréhende,
Je lui veux, s’il me cherche, offrir ce qu’il demande,
Et par toute la ville aller présentement,
Sans être accompagné que de lui seulement.

Mascarille

Quoi ? Monsieur, vous voulez tenter Dieu ? Quelle audace !
Las ! Vous