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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/342

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Qu’est-ce ? donc, me voilà.

La suivante

Ma maîtresse se meurt.

Sganarelle

Ma maîtresse se meurt. Quoi ? ce n’est que cela,
Je croyais tout perdu, de crier de la sorte ;
Mais approchons pourtant. Madame êtes-vous morte.
Hays, elle ne dit mot.

La suivante

Hays, elle ne dit mot. Je vais faire venir
Quelqu’un pour l’emporter, veuillez la soutenir :




Scène IV



Célie, Sganarelle, Sa femme.


Sganarelle
, en lui passant la main sur le sein.

Elle est froide partout et je ne sais qu’en dire,
Approchons-nous pour voir si sa bouche respire.
Ma foi, je ne sais pas ; mais j’y trouve encor moi
Quelque signe de vie.

La femme de Sganarelle, regardant par la fenêtre.
Quelque signe de vie. Ah ! qu’est-ce que je voi,
Mon mari dans ses bras… Mais je m’en vais descendre,
Il me trahit sans doute, et je veux le surprendre.

Sganarelle

Il faut se dépêcher de l’aller secourir.
Certes elle aurait tort de se laisser mourir.
Aller en l’autre monde est très grande sottise
Tant que dans celui-ci l’on peut être de mise.
Il l’emporte avec un homme que la suivante amène.



===Scène V===

La femme de Sganarelle
, seule.

Il s’est subitement éloigné de ces lieux,
Et sa fuite a trompé mon désir curieux.
Mais de sa trahison je ne fais plus de doute,