Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/361

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Allez dessus ce point n’ayez aucun scrupule,
Je sais qu’elle est à vous, et bien loin de brûler…

Célie

Ah ! qu’ici tu sais bien traître, dissimuler

Lélie

Quoi me soupçonnez-vous d’avoir une pensée
De qui son âme ait sujet de se croire offensée :
De cette lâcheté voulez-vous me noircir.

Célie

Parle ? parle à lui-même ? il pourra t’éclaircir.

Sganarelle

Vous me défendez mieux que je ne saurais faire,
Et du biais qu’il faut vous prenez cette affaire.



===Scène XXII===

Célie, Lélie, Sganarelle, sa femme, la suivante.


La femme de Sganarelle
, à Célie.

Je ne suis point d’humeur à vouloir contre vous
Faire éclater Madame, un esprit trop jaloux ;
Mais je ne suis point dupe et vois ce qui se passe :
Il est de certains feux de fort mauvaise grâce,
Et votre âme devrait prendre un meilleur emploi,
Que de séduire un cœur qui doit n’être qu’à moi.

Célie

La déclaration est assez ingénue.

Sganarelle
, à sa femme.

L’on ne demandait pas carogne ta venue,
Tu la viens quereller lorsqu’elle me défend,
Et tu trembles de peur qu’on t’ôte ton galand.

Célie

Allez ne croyez pas que l’on en ait envie.
(Se tournant vers Lélie.)
Tu vois si c’est mensonge, et j’en suis fort ravie.

Lélie

Que me veut-on conter ?

La suivante

Que me veut-on conter ? Ma foi, je ne sais pas,
Quand on verra finir ce galimatias,
Déjà depuis