.
À vos discours, Orphise, ajouterai-je foi,
Et votre cœur est-il tout sincère pour moi ?
Orphise.
Je vous trouve fort bon de tenir ces paroles,
Quand je me justifie à vos plaintes frivoles.
Je suis bien simple encore, et ma sotte bonté...
Éraste.
Ah ! Ne vous fâchez pas, trop sévère beauté ;
Je veux croire en aveugle, étant sous votre empire,
Tout ce que vous aurez la bonté de me dire.
Trompez, si vous voulez, un malheureux amant :
J’aurai pour vous respect jusques au monument.
Maltraitez mon amour, refusez-moi le vôtre,
Exposez à mes yeux le triomphe d’un autre ;
Oui, je souffrirai tout de vos divins appas :
J’en mourrai ; mais enfin je ne m’en plaindrai pas.
Orphise.
Quand de tels sentiments régneront dans votre âme,
Je saurai de ma part...
Acte I , scène VI .
Alcandre.
Marquis, un mot. Madame,
De grâce, pardonnez si je suis indiscret,
En osant, devant vous, lui parler en secret.
Avec peine, marquis, je te fais la prière ;
Mais un homme vient là de me rompre en visière,
Et je souhaite fort, pour ne rien reculer,