Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 1.djvu/547

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Il en montre aussitôt une colère extrême.

Georgette.

Oui ; mais pourquoi chacun n’en fait-il pas de même,
Et que nous en voyons qui paraissent joyeux
Lorsque leurs femmes sont avec les biaux Monsieux.

Alain.

C’est que chacun n’a pas cette amitié goulue
Qui n’en veut que pour soi.

Georgette.

Si je n’ai la berlue,
Je le vois qui revient.

Alain.

Tes yeux sont bons, c’est lui.

Georgette.

Vois comme il est chagrin.

Alain.

C’est qu’il a de l’ennui.


Scène 4



Arnolphe, Agnès, Alain, Georgette


Arnolphe.

Un certain Grec disait à l’empereur Auguste,
Comme une instruction utile autant que juste,
Que lorsqu’une aventure en colère nous met,

Nous devons, avant tout, dire notre alphabet,
Afin que dans ce temps la bile se tempère,
Et qu’on ne fasse rien que l’on ne doive faire.
J’ai suivi sa leçon sur le sujet d’Agnès,
Et je la fais venir en ce lieu tout exprès,
Sous prétexte d’y faire un tour de promenade,
Afin que les soupçons de mon esprit malade
Puissent sur le discours la mettre adroitement,

Et lui sondant le cœur, s’éclaircir doucement.
Venez, Agnès. Rentrez.


Scène 5



Arnolphe,


Arnolphe.