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J.-B. POQUELIN DE MOLIÈRE.

Quant aux héritiers du nom patronymique des Poquelin, aux derniers descendants de cette famille, ils s’éteignirent en 1772, dans la personne de M. Poquelin, conseiller rapporteur en la chancellerie du Palais

Trois semaines environ après la mort de Molière, deux notaires et un huissier priseur procédaient à l’inventaire dans la maison de la rue Richelieu et dans l’appartement que le poëte occupait à Auteuil[1]. Le mobilier était élégant et riche. Il représentait, d’après l’estimation de M. Soulié[2], en meubles, linge, habits, deniers comptants, une somme d’environ 18,000 livres, dans laquelle l’argenterie, pesant 240 marcs, entrait pour 6.240 livres ; il était dû à la succession 25,000 livres. Les dettes s’élevaient à 3.000 livres. L’actif était donc de 40,000 livres, ce qui équivaut à un peu plus de 200,000 francs d’aujourd’hui : c’était là au dix-septième siècle une belle fortune, et comme Molière dans sa première jeunesse avait fort amoindri son patrimoine, elle était presque tout entière le fruit de son travail. Voici l’indication des sommes qu’il retira de quelques-uns de ses ouvrages, à titre de droits d’auteur :

Les Précieuses 
 1,000 liv. 12 s.
Sganarelle 
 1,500 — 12 s.
L’École des maris 
 2,929 — 4 s.0
L’École des femmes 
 6,511 — 12 s.
Les Fâcheux 
 2,417 — 12 s.
Le Misanthrope 
 1,493 — 14 s.
Les Femmes savantes 
 2,929 — 12 s.
L’Avare 
 1,124 — 12 s.
Tartuffe 
 6,871 — 12 s.

M. Ed. Fournier a fait le compte de tous les bénéfices de Molière, en y comprenant ce qu’il touchait sur la

  1. Voy. plus loin à l’Appendice un extrait de cet inventaire.
  2. Recherches, p. 97.