Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/126

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MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Vous étiez donc là quand mon cousin l’élu fit tenir son enfant à monsieur notre gouverneur ?

ÉRASTE.

Vraiment oui ; j’y fus convié des premiers.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Cela fut galant.

ÉRASTE.

Très galant. Oui.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

C’étoit un repas bien troussé.

ÉRASTE.

Sans doute.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Vous vîtes donc aussi la querelle que j’eus avec ce gentilhomme périgordin ?

ÉRASTE.

Oui.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Parbleu ! il trouva à qui parler.

ÉRASTE.

Ah ! ah !

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Il me donna un soufflet ; mais je lui dis bien son fait.

ÉRASTE.

Assurément. Au reste, je ne prétends pas que vous preniez d’autre logis que le mien.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Je n’ai garde de…

ÉRASTE.

Vous moquez-vous ? je ne souffrirai point du tout que mon meilleur ami soit autre part que dans ma maison.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Ce seroit vous…

ÉRASTE.

Non. Vous avez beau faire ! vous logerez chez moi[1].

SBRIGANI, à monsieur de Pourceaugnac.

Puisqu’il le veut obstinément, je vous conseille d’accepter l’offre.

  1. Var.Non, le diable m’emporte, vous logerez chez moi !