Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/127

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ÉRASTE.

Où sont vos hardes ?

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Je les ai laissées, avec mon valet, où je suis descendu.

ÉRASTE.

Envoyons-les quérir par quelqu’un.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Non. Je lui ai défendu de bouger, à moins que j’y fusse moi-même, de peur de quelque fourberie.

SBRIGANI.

C’est prudemment avisé.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Ce pays-ci est un peu sujet à caution.

ÉRASTE.

On voit les gens d’esprit en tout.

SBRIGANI.

Je vais accompagner monsieur, et le ramènerai où vous voudrez.

ÉRASTE.

Oui. Je serai bien aise de donner quelques ordres, et vous n’avez qu’à revenir à cette maison-là.

SBRIGANI.

Nous sommes à vous tout à l’heure.

ÉRASTE, à monsieur de Pourceaugnac.

Je vous attends avec impatience.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, à Sbrigani.

Voilà une connoissance où je ne m’attendois point.

SBRIGANI.

Il a la mine d’être honnête homme.

ÉRASTE, seul.

Ma foi, monsieur de Pourceaugnac, nous vous en donnerons de toutes les façons : les choses sont préparées, et je n’ai qu’à frapper. Holà[1] !


Scène VII.

ÉRASTE, UN APOTHICAIRE.
ÉRASTE.

Je crois, monsieur, que vous êtes le médecin à qui l’on est venu parler de ma part ?

  1. Molière doit l’idée de cette scène à une nouvelle de Scarron, publiée dix-sept ans avant Pourceaugnac. Cette nouvelle est intitulée : Ne pas croire ce qu’on voit, histoire espagnole. 1652.