Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/138

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PREMIER MÉDECIN.

Je ne m’étonne pas s’ils ont engendré un fils qui est insensé. (Au second médecin.) Allons, procédons à la curation ; et, par la douceur exhilarante de l’harmonie, adoucissons, lénifions, et accoisons[1] l’aigreur de ses esprits, que je vois prêts à s’enflammer.


Scène XII.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC.

Que diable est-ce là ? Les gens de ce pays-ci sont-ils insensés ? Je n’ai jamais rien vu de tel, et je n’y comprends rien du tout.


Scène XIII.

MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, DEUX MÉDECINS grotesques.

(Ils s’asseyent d’abord tous trois ; les médecins se lèvent à différentes reprises pour saluer monsieur de Pourceaugnac, qui se lève autant de fois pour les saluer.)

LES DEUX MÉDECINS.

Buon dì, buon dì, buon dì,
Non vi lasciate uccidere
Dal dolor malinconico,
Noi vi faremo ridere
Col nostro canto armonico ;
Sol per guarirvi
Siamo venuti qui.
Buon dì, buon dì, buon dì.

PREMIER MÉDECIN.

Altro non è la pazzia
Che malinconia.
Il malato
Non è disperato,
Se vol pigliar un poco d’allegria,
Altro non è la pazzia
Che malinconia.

SECOND MÉDECIN.

Sù, cantate, ballate, ridete ;
E, se far meglio volete,

  1. C’est-à-dire calmons : la racine est quoi, quois, calme, quietus.