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Page:Molière - Édition Louandre, 1910, tome 3.djvu/144

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Scène III.

ORONTE, SBRIGANI, en marchand flamand.
SBRIGANI.

Montsir, afec le fôtre permission, je suisse un trancher marchand flamanne, qui foudroit bienne fous temandair un petit nouvel.

ORONTE.

Quoi, monsieur ?

SBRIGANI.

Mettez le fôtre chapeau sur le tête, montsir, si ve plaît.

ORONTE.

Dites-moi, monsieur, ce que vous voulez.

SBRIGANI.

Moi le dire rien, montsir, si fous le mettre pas le chapeau sur le tête.

ORONTE.

Soit. Qu’y a-t-il, monsieur ?

SBRIGANI.

Fous connoitre point en sti file un certe montsir Oronte ?

ORONTE.

Oui, je le connois.

SBRIGANI.

Et quel homme est-il, montsir, si ve plaît ?

ORONTE.

C’est un homme comme les autres.

SBRIGANI.

Je fous temande, montsir, s’il est un homme riche qui a du bienne ?

ORONTE.

Oui.

SBRIGANI.

Mais riche beaucoup grandement, montsir ?

ORONTE.

Oui.

SBRIGANI.

J’en suis aise beaucoup, montsir.

ORONTE.

Mais pourquoi cela ?

SBRIGANI.

L’est, montsir, pour un petite raisonne de conséquence pour nous.