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Les Fourberies de Scapin.

Géronte.

Qu’est-ce donc qui s’est passé ici ?

Léandre.

Ce qui s’est passé ?

Géronte.

Oui. Qu’avez-vous fait pendant mon absence ?

Léandre.

Que voulez-vous, mon père, que j’aie fait ?

Géronte.

Ce n’est pas moi qui veux que vous ayez fait, mais qui demande ce que c’est que vous avez fait.

Léandre.

Moi ? Je n’ai fait aucune chose dont vous ayez lieu de vous plaindre.

Géronte.

Aucune chose ?

Léandre.

Non.

Géronte.

Vous êtes bien résolu !

Léandre.

C’est que je suis sûr de mon innocence.

Géronte.

Scapin pourtant a dit de vos nouvelles.

Léandre.

Scapin ?

Géronte.

Ah ! ah ! ce mot vous fait rougir.

Léandre.

Il vous a dit quelque chose de moi ?

Géronte.

Ce lieu n’est pas tout à fait propre à vider cette affaire, et nous allons l’examiner ailleurs. Qu’on se rende au logis ; j’y vais revenir tout à l’heure. Ah ! traître, s’il faut que tu me déshonores, je te renonce pour mon fils, et tu peux bien, pour jamais, te résoudre à fuir de ma présence.


Scène IV.

LÉANDRE, seul.

Me trahir de cette manière ! Un coquin qui doit, par cent raisons, être le premier à cacher les choses que je lui confie,