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Page:Molière - Œuvres complètes, CL, 1888, tome 04.djvu/72

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Mercure.

Comment ? encor ? Était-ce un vin à faire fête ?

Amphitryon.

Ciel !

Mercure.

Ciel !Était-il vieux, ou nouveau ?

Amphitryon.

Que de coups !

Mercure.

Que de coups ! Le nouveau donne fort dans la tête,
Quand on le veut boire sans eau.

Amphitryon.

Ah ! je t’arracherai cette langue sans doute.

Mercure.

Passe, mon pauvre ami, crois-moi :
Que quelqu’un ici ne t’écoute.
Je respecte le vin : va-t’en, retire-toi,
Et laisse Amphitryon dans les plaisirs qu’il goûte.

Amphitryon.

Comment Amphitryon est là dedans ?

Mercure.

Comment Amphitryon est là dedans ? Fort bien :
Qui, couvert des lauriers d’une victoire pleine,
Est auprès de la belle Alcmène,
À jouir des douceurs d’un aimable entretien.
Après le démêlé d’un amoureux caprice,
Ils goûtent le plaisir de s’être rajustés.
Garde-toi de troubler leurs douces privautés,
Si tu ne veux qu’il ne punisse
L’excès de tes témérités.




Scène 3


Amphitryon.

Ah ! quel étrange coup m’a-t-il porté dans l’âme !
En quel trouble cruel jette-t-il mon esprit !
Et si les choses sont comme le traître dit,
Où vois-je ici réduits mon honneur et ma flamme ?
À quel parti me doit résoudre ma raison ?