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Page:Molière - Œuvres complètes, CL, 1888, tome 04.djvu/74

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Sosie.

Lorsque l’on pend quelqu’un, on lui dit pourquoi c’est.

Naucratès.

Daignez nous dire au moins quel peut être son crime.

Sosie.

Messieurs, tenez bon, s’il vous plaît.

Amphitryon.

Comment ? il vient d’avoir l’audace
De me fermer la porte au nez,
Et de joindre encor la menace
À mille propos effrénés !
Ah, coquin !

Sosie.

Ah, coquin ! Je suis mort.

Naucratès.

Ah, coquin ! Je suis mort. Calmez cette colère.

Sosie.

Messieurs...

Polidas

Messieurs... Qu’est-ce ?

Sosie.

Messieurs. Qu’est-ce ? M’a-t-il frappé ?

Amphitryon.

Non, il faut qu’il ait le salaire
Des mots où tout à l’heure il s’est émancipé.

Sosie.

Comment cela se peut-il faire,
Si j’étais par votre ordre autre part occupé ?
Ces messieurs sont ici pour rendre témoignage
Qu’à dîner avec vous je les viens d’inviter.

Naucratès.

Il est vrai qu’il nous vient de faire ce message,
Et n’a point voulu nous quitter.

Amphitryon.

Qui t’a donné cet ordre ?

Sosie.

Qui t’a donné cet ordre ? Vous.