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Page:Molière - Œuvres complètes, Hachette, 1873, tome 01.djvu/57

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NOTICE

LA JALOUSIE DU BARBOUILLÉ. COMEDIE.


Scène première


Le Barbouillé, seul.
Il faut avouer que je suis le plus malheureux de tous les hommes. J’ai une femme qui me fait enrager : au lieu de me donner du soulagement et de faire les choses à mon souhait, elle me fait donner au diable vingt fois le jour ; au lieu de se tenir à la maison, elle aime la promenade, la bonne chère, et fréquente je ne sais quelle sorte de gens. Ah ! pauvre Barbouillé, que tu es misérable ! Il faut pourtant la punir. Si je la tuois... L’intention ne vaut rien, car tu serois pendu. Si tu la faisois mettre en prison… La carogne en sortiroit avec son passe-partout. Que diable faire donc ? Mais voilà Monsieur le Docteur qui passe par ici : il faut que je lui demande un bon conseil sur ce que je dois faire.



Scène II

Le Docteur, Le Barbouillé.


Le Barbouillé
Je m’en allois vous chercher pour vous faire une prière sur une chose qui m’est d’importance.


1. Si tu la tuois... L’intention ne vaut rien. (1819.)