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Page:Molière - Œuvres complètes, Hachette, 1873, tome 01.djvu/63

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NOTICE



Scène III

Angélique, Valère, Cathau.
Angélique

Monsieur, je vous assure que vous m’obligez beaucoup de me tenir quelquefois compagnie : mon mari est si mal bâti, si débauché, si ivrogne, que ce m’est un supplice d’être avec lui, et je vous laisse à penser quelle satisfaction on peut avoir d’un rustre comme lui.

Valère

Mademoiselle, vous me faites trop d’honneur de me vouloir souffrir, et je vous promets de contribuer de tout mon pouvoir à votre divertissement ; et que, puisque vous témoignez que ma compagnie ne vous est point désagréable, je vous ferai connoître combien j’ai de joie de la bonne nouvelle que vous m’apprenez, par mes empressements.

Cathau

Ah ! changez de discours : voyez porte-guignon qui arrive.

1. Que vous m’obligerez. (1819.)
2. Ce titre se donnait alors à toutes les femmes qui n’étaient pas
de grande qualité : voyez la première scène de l’ Impromptu de Versailles. Le titre de Madame était réservé à celles qui étaient nobles et nées nobles (comme l’Angélique de George Dandin). Néanmoins on disait encore une demoiselle, une femme demoiselle, en parlant d’une fille noble, d’une femme née noble : voyez les premiers mots des deux premiers monologues de George Dandin, scènes I et III de l’acte I.
3. De me vouloir souffrir. Je vous promets. (1819.)
4. Je vous ferai connoître par mes empressements combien j’ai de joie de la bonne nouvelle que vous m’apprenez. (1819.)