Page:Molière - Œuvres complètes, Hachette, 1873, tome 01.djvu/64

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
28
LA JALOUSIE DU BARBOUILLE.



Scène IV

Le Barbouillé, Valère, Angélique, Cathau.
Valère

Mademoiselle, je suis au désespoir de vous apporter de si méchantes nouvelles ; mais aussi bien les auriez-vous apprises de quelque autre : et puisque votre frère est fort malade...

Angélique

Monsieur, ne m’en dites pas davantage ; je suis votre servante, et vous rends grâces de la peine que vous avez prise.

Le Barbouillé

Ma foi, sans aller chez le notaire, voilà le certificat de mon cocuage. Ha ! ha ! Madame la carogne, je vous trouve avec un homme, après toutes les défenses que je vous ai faites, et vous me voulez envoyer de Gemini en Capricorne !

Angélique

Hé bien ! faut-il gronder pour cela ? Ce Monsieur vient de m’apprendre que mon frère est bien malade : où est le sujet de querelles ?

</poem> <poem>

Cathau

Ah ! le voilà venu : je m’étonnois bien si nous aurions longtemps du repos.

Le Barbouillé

Vous vous gâteriez, par ma foi, toutes deux, Mesdames les carognes ; et toi, Cathau, tu corromps ma femme : depuis que tu la sers, elle ne vaut pas la moitié de ce qu’elle valoit.

Cathau

Vraiment oui, vous nous la baillez bonne.

1. Et vous rends grâce. (1819.) 2. Du signe des Gémeaux, emblème de l’accord, de l’union, dans l’un de ces signes dont Herr Trippa fait connaitre à Panurge toute la malignité (au livre III, chapitre xxv du Pantagruel). 3. De querelle ? (1819.) 4. Vous vous gâtez, par ma foi, toutes deux. Mesdames les carognes ; toi, Cathau (1819.)