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NOTICE


Angélique

Laisse là cet ivrogne ; ne vois-tu pas qu’il est si soûl qu’il ne sait ce qu’il dit ?

</poem>


Scène V

Gorgibus, Villebrequin, Angélique, Cathau, Le Barbouillé.


Gorgibus
Ne voilà pas encore mon maudit gendre qui querelle ma fille ?


Villebrequin
Il faut savoir ce que c’est.


Gorgibus
Hé quoi ? toujours se quereller ! vous n’aurez point la paix dans votre ménage ?


Le Barbouillé
Cette coquine-là m’appelle ivrogne. Tiens, je suis bien tenté de te bailler une quinte major, en présence de tes parents.


Gorgibus
Je dédonne au diable l’escarcelle, si vous l’aviez fait.


<poem>1. Vous n’aurez pas la paix. (1819.)
2. Cette coquine-là m’appelle ivrogne. (A Angélique.) Tiens, je
suis bien tenté. (1819.)
3. Terme du jeu de piquet, pris au figuré.
Sur mes cinq cœurs portés la Dame arrive encor,
Qui me fait justement une quinte major.
(Les Fâcheux, acte II, scène ii.)
— On dit aujourd’hui une quinte majeure. Le manuscrit porte :
« majore. »
4. L’édition de 1819 supprime ("Je dédonne. » Nous reproduisons
la leçon du manuscrit, en avouant que la locution est neuve
pour nous, que nous n’osons la garantir et ne sommes pas du tout
sûrs de la bien comprendre. Nous hasarderons cependant une conjecture. Ce dé ajouté au verbe et qui en détruit le sens, ne serait-il pas une de ces précautions populaires prises contre le mal qu’on ap-