.. 242 LIVRE III, CHAPITRE Vl I ' _' Des deux_rois berbères rivaux,— leurs voisins, de Massi- nissa de Cirta (Constantine), chef des Massyles ; et de` Syphax, de Sign (aux bouches de la Tnfna, à l'ouest d’Oran), chefdes Massœsyliensjils avaient détaché l’un, · v Syphax, de beaucoup le plus puissant, de son an- cienne allianceavec Rome. Ils avaient traité avec lui; et lui avaient donné une femme de Carthage. Quant à I Massinissa, le_vieil ennemi de Syphax, et l’allié des Carthaginois, ceux-ci le trahirent. Après s'être défendu en désespéré contre les forces unies- de Sypliax et des Phéniciens, contraint de laisser ses États devenir la proie . du premier, il s’en alla avec une faible escorte deca- ` valiers, errer fugitif dans le désert. Sans compter les I renforts promis par leurinouvel allié, les Carthaginois , possédaient une armée de vingt mille 'fantassins, six mille chevaux et· cent quarante éléphaiits (Hannon, envoyé lui-même en expédition, leur avait donné la . i chasse, et les avait amenés). Ces forces, prêtes au combat, couvraieut la ville. Un général éprouvéude A l'armée d’Espagne, Hasdrubal, fils de Gisgon, les coml inandait. Une flotte puissante se tenait dans le port. On attendait l’arrivée prochaine d’un corps macédonien, · conduit par Sopater, et une division de mercenaires Cel- _ tibériens. —· A la nouvelle du débarquement de Scipion, i i Massinissa accourut dans le camp de celui que, peu d’années avant, il combattait pour le compte des Car- thaginois en Espagne. Mais ce prince « sans terre » , n'ap- portait ·rien avec lui que ses talents personnels: les [Ãibyens, quoique fatigués de tous les contingents et· I contributions prélevés sur eux, avaient payé trop de fois et trop cher leurs révoltes pour oser se déclarer aussi- 4 tôt. Scipion se mit en marche. Tant qu’il n’eut devant . lui que l’armée carthaginoise plus faible que la sienne, ilconserva l’avantage, et après quelques combats de · cavalerie, il vint mettre le siége devant `Utique..Mais ~
