Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 4.djvu/116

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' ' _ ·il2 . LIVRE Ill, CHAPITRE XII · gence chez les Romains. Mais pour qui veut pénétrer s . jusque dans le coeur de leur l1istoi1·e, il importe d’em- · , brasser d’un coup d’oe1l l’ensemble de leur système éco- , nomique. · ` . · ` L’agriculture à Rome comprenait : 40 les domaines; 2° les cultures pastorales; 3° la petite propriété. Caton,- dans son traité spécial, nous décrit les premiers avec _ une complète exactitude ‘. · _ _ LC Le corps de biens ruraux, ou l’unité normale de la domaine rural. ` . , , ·., . . , . , son èœmmc I gl’3l'ld8 pl`0pl‘l€l·C f()DCl61`G .cl1ez les ROl'I13ll'lS, Gtâll. 811 git- ' Au surplus, pour pouvoir se representer la vieille ltalie dans sa ` vraie condition, il est absolument nécessaire d’y faire dabord la part des changements apportés par la culture moderne. Parmi les céréales, les anciens ne cultivaient pas le seigle ; l'aooine, qu’ils connaissaient, ` i1’était it leurs yeux qu’une mauvaise herbe; et l’on vit avec étonne- ' ment, sous l’einpire, les Germains la manger bouillie. lje riz n’a été in- _ troduit en Italie que vers la fin du xv* siécle; et le mais fut semé V » pour la pretniere’iois au commencement du xvis. Les pommes de terre · et les tomates viennent d’Amérique : les artichauts semblent n’étre ` — · qu’une variété, artificiellement obtenuepar la culture, descardons, bien connus des Romains, mais variété de production plus récente. Quant . aux amandes ou « noix grecques, » auxpêches ou « noix persiques » ou aussi « noix molles ~> (nux mollusca), étrangères it l’ltalie d'abord, on » ` les y rencontre un siécle environ avant l’ere chrétienne. Le palmier- ‘ dattier, impoi·té de Grece, comme il avait eté importé d’Orienten Grece, ` est un témoin vivantdes anciennes relations commerciales et religieuses entre les occidentaux et les orientaux : on le cultivait en Italie300 ans , . avant J.-C. (Tite-Live, x, 47; Pallad., 5, 5,2, ll, 12, 1), non pour ses fruits (Pline, Hist. nat., I3, 4, 26), mais, ainsi qu’on le fait aujourd'hui I encore, comme arbre dornement, et a cause de ses feuilles, que l’on \ portait dans les fetespubliques. Plus récente est la cerise, ou fruit tte. _ - Cerasunte (sur la mer Noire). On n’a commencé de planter le cerisier en , Italie qu’au temps de Cicéron, quoique le sauvageon fût indigène; et plus recent encore est l’abricol, ou « prune d’Armenie. `·> La culture du · citronnier seplace aux derniers temps de l’enipire ; l’oranger n’a été _` importéjqu’au xn° ou au Xlll° siècle par lest Maures; l’aloes (agace _ americana) est venu d'Amérique au xv|°. Le cotonnier n’a'd’abord été « cultive en Europe que par les Arabes. —— Les (mf/les et les eers rt soie _ I n’appartiennent qu’a I`ltalie moderne : l’ancienne ne les a pas possé- dés. - Par ce qui précède, on voit que tous les produits non mention- nes sont ceux precisement que nous appellerions ·· italiens indigènes. » Si l’Allemagne actuelle, comparée avec la Germanie que foula le pied de .lules'C.ésar, semble presque un pays méridional, il en_ faut dire au- _ , tant'de l’ltalie,.devenue dans,la même proportion «,plus_n1éridionale» · ·encore qu’ellenel’était dans les plus anciens temps. '