Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/102

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\ 98 LIVRE IV, CHAPITRE IV ressouvenir qu’il était bienséant aux princes étrangersde lier amitié avec la Bépuhlique romaine, mais non avec quelques citoyens de Rome. Quoi qu’il en soit, ses envoyés se montrèrent armés de captieuses paroles, armés surtout, l’événement le fît voir,. des moyens de persuasion lesplus ` efficaces en de telles circonstances. On vit les partisans les plus zélés du bon droit d’Adherbal, se retournant incroyablement vite, professer qu’Hiempsal n’avait dû sa mort·qu’à sa cruauté envers ses sujets, et que l’instigateur de la guerre actuelle, loin d'etre Jugurtha, n’était autre . que son frère adoptif. Les chefs du Sénat eurent beau crier au scandale: Marcus Scaurus eut beau résister; leurs , efforts furent vains. Le Sénat voulut passer l'eponge sur tout ce qui s’était fait. On décida que les deux héritiers de 'Micipsa se partageraient le royaume par égale moitié; et ' pour prévenir toute discorde nouvelle, une commission sénatoriale ,dut présider au partage. Elle vint sur les lieux. Le consulaire Lucius Opimius, fameux par ses services .envers la cause contre-révolutionnaire, ava_it cette fois saisi l‘occasion de la récompense due à son patriotisme z _il s’était fait nommer a la tète des commissaires. Le par- tage se fit 21 souhait pour Jugurtha, et aussi non sans large profit pour ces derniers. La capitale Cirta (Constantine) avec Rusicada (Philippeville) son port, fut adjugée à Aclherbal : mais tandis que son lot le cantonnait sur la . partie orientale du royaume, presque toute envahie par _ les déserts et les sables, Jugurtha reçut l’autre moitié, celle de l’ouest, a la fois riche et peuplée (les Mauritanies appelées plus tard Césartenne et Sitifensienne). L'injostice etait grande : la suite fut pire. Voulant arracher sa »part à . son frère, ense donnant a·lui·meme les dehors d’une simple défensive, Jugurtha l’irrite, le pousse à prendre les armes. Le faible Adherbal, instruit par l’expérience‘ du passé, laisse les cavaliers de Jugurtha courir et piller impunément sur ses terres. Il se contente d’envoyer à _ Rome ses plaintes. Alors J ugurtha, impatient de tous ces