Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/236

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A 232 _ P LIVRE IV, CHAPITRE VI-I ' Explosion A ce moment pourtant, survint une complication grave. wcïlîvcc Les affaires s’étant embrouîllécs en Orient, Rome était M"*""*“°· dans la nécessité de déclarer la guerre à Mithridate, roi du 88 av. J.·c. Pont : il fallait, pour l’année suivante (666), envoyer en . Asie-Mineure et un consul et une armée consulaire. ·Si la guerre eut éclaté un an plus tot, quel immense danger ` ' _n'eut pas couru la République, ayant alors sur les bras et la révolte dela moitié de l’Italie, et le soulèvement d’une de ses plus riches provinces! Mais aujourd’hui, la merveil- leuse fortune de Rome s’étant encore manifestée par la chute rapide de l'insurrection italienne, la guerre qui V commençait en Asie, quoiqu’elle s’ouvrît à l’heure ou prenait fin le mouvement des peuples italiques, nepouvait plus être un danger sérieux, d’autant que Mithridate, dans son orgueil, avait refusé aux Italiens de leur prêter main- forte. Toutefois on ne peut nier qu’il n’y eut là pour Rome . · un grave ennui. Les temps n’étaient plus où elle menait de front, sans presque s’en ressentir, une guerre en Italie, et · V une expédition au delà des mers : après les deux années de la lutte marsique, le trésor était déjà à sec, et il semblait impossible de former un nouveau corps d’armée en sus ` des _armées en activité de service. On y pourvut comme on put. On battit monnaie en aliénant comme terrain à batir lesemplacements demeurés libres sur le plateau et aux _ alentours du Capitole (I, p. M7) : la vente procura 9,000 livres d’or (2,500,000 t/zal. = 9,375,000 fr,). On I ne réunit point une armée nouvelle, mais on donna au corps de Campanie, commandé par Sylla, l’ordre de s’em- barquer aussitot que le permettrait l’état des choses dans ‘ l’Italie du sud : les progres du corps de Strabon dans le nord faisaient entrevoir que ce moment ne serait pas de · longtemps différé. . gg, La campagne de 666, la troisième de la guerre, com- trmaiema mencait sous les plus favorables auspices. Strabon écrasa °“""‘g"°· du premier coup la derniere tentative de résistance des Abruzzes. En Apulie, Qüinius Metcllus Pius, successeur