Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/368

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besoin de la restreindre. L’initiative du Sénat, mieux établie, ne laissait plus guère au peuple de prise sur l’administration, les finances ou la justice criminelle, si ce n’est quand le pouvoir régnant y avait consenti. Sa coopération en matiere de législation se réduisait désormais à répondre par un « ouil »> aux changements constitutionnels proposés. Plus importante était la part prise par le peuple dans certaines élections dont la suppression semblait impossible, à moins d’ébranler plus profondément les institutions que ne le comportait et ne le voulait la restauration de Sylla, restauration tout exterieure et se tenant aux sommités. Le parti du mouvement avait envahi les élections sacerdotales : on reprit ses empiétements : la loi Domitia de 650 (p. l69) fut abrogée (elle avait donné au peuple l’élection des hautes prêtrises) : Sylla abolit de même les anciens et semblables modes de nomination du grand-pontife et du grand-curion —(IV, p. 104) et rendit aux collèges dans toute sa plénitude le droit qu’ils avaient eu à l’origine, de compléter eux-mêmes leurs cadres. Pour ce qui est des charges publiques, les choses restèrent sur l’ancien pied. Seulement, par la réglementation nouvelle du commandement militaire, dont nous dirons quelques mots plus bas, le peuple vit ici encore son pouvoir diminué, et la nomination des généraux fut en quelque sorte transférée au Sénat. Il ne semble pas d’ailleurs que Sylla ait remis en vigueur, comme on l’avait précédemment tente, l’ordre des votes de la constitution de Servius (p. 2&9) : soit qu’à ses yeux il fût indifférent que les sections votantes eussent à se réunir d’une manière ou d’une autre ; soit que l’ancienne ordonnance servienne lui semblât engendrer une influence dangereuse au profit des capitaux. Au contraire, il rétablit et même renforça les conditions d’aptitude aux charges. C’est ainsi que la limite d’age pour la collation de chaque emploi est de nouveau et rigoureusement fixée : de même, Sylla interdit désormais de briguer le consulat avant d’avoir revêtu la préture, de briguer