Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 5.djvu/391

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· LA CONSTITUTION DE SYLLA 387 — voyons demander le vote du peuple -p0|.1t‘ la loi des XX I Questeurs (673), conservée en partie'. En ce _qui touche 81 ¤v· J··C- les autres .actes _législatifs, tels que les lois somptuaires (p. 379 etn. l) et de confiscation des territoires des villes, semblable attestation nous est fournie. Dans les-matières d’administration, s’agissait—il, par exemple, d’envoyer · l’armée en Afrique ou de la rappeler, ou encore'd’accorder aux villes les lettres de franchise municipale, le Sénat était régulièrement et préalablement consulté. Sylla fit procéder à l'élection des consuls pour l’an 673, aumoyen si. de quoi il sut esquiver du moins l’odieux d’une·Ère publique -datant de sa dictature, tout en gardant le pouvoir en main : le peuple, guidé dans son choix, n’élut que des—person— ' nages secondaires. Mais dès l’année suivante ( 674), 0¤ le 8°‘ _voit remettre l’ancienne constitution complétement en ~ zvigueur et gouverner en qualité— de consul avec son frère . d’armes Quintus Metellus, sans d’ailleurs se démettre de la régence qu’il laisse provisoirement reposer. Nul ne com- prenait mieux que lui quels dangers la pérennité de sa dic- tature militaire eut fait courir aux institutions qu'il venait de fonder lui-meme. Bientot le nouvel ordre de choses paraissant pouvoir se soutenir et son œuvre de reconstruc- tion étant accomplie du moins pour la plus grande part (il restait beaucoup a_faire encore, en matière de colonisation surtout), il laissa librement ouvrir les élections pour l’an .675, refusa un nouvel et immédiat consulat, comme chose 19. inconciliable avec les institutions promulguées la veille, puis, quand les consuls élus, Publius Servilius et Appius Abaamuan Claudius, eurent revêtu "leur charge, il abdiqua la dicta— de Sylla" ture, au début de cette même année 675. .A la stupeur . — 79. grande des esprits même les plus rigides, un jour on vit cet homme, qui disposait- arbitrairement de la vie et des ‘ [Lex Cornelia, de XX quœsloribus (V. Sigonius, de antiquo jure civ. Rom., p. 183-212; Tacite,'Ann. 11, 22; et Mommsen, Corp. ` Insc., p. 108). — On lit en tête: L. Cornelius l. f. diclalo`r... .popu- ‘ lum joure rogawit, populusque joure scivit .... - V. suprâ, p. 361.]