Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 7.djvu/120

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54 MJ-·C· vèrcnt les villes étoliennes; en 700, les Pirustcs de la _ Q vallée du Drmn dévastèrent l’Illyrie méridionale. L’attitude des peuples locaux n’était pas meilleure. Les Dardaniens de la frontière-du Nord, les Thraces, à l’est, après huit ans de combats, de 676 à 683, s’étaient enfin abaissés devant les armes de la République. Le plus puissant des princes thraciques, le maître de l’antique royaume de Cotys s’était rangé même parmi les rois-clients. Le pays pacifié n’en eut pas moins à souffrir, après comme avant, des incursions venues du Nord et de l’Est. Le proconsul Gaius Antonius se vit un jour rudement ramené par les Dardaniens et par les tribus de la Dobroudscha actuelle : appelant à l’aide les terribles Bastarnes de la rive gauche du Danube, ils lui infligèrent une grave défaite sous Istropolis (Tstèré, non loin de Koustendjej (692-693). Gaius Octavius fut plus heureux contre les Besses et les Thraces (694). Mais vint Marcus Pison [Cœso- ninus] 2 sous son commandement les affaires allèrent de mal en pis (697-698), ce dont il ne faut pas s’étonner : amis ou ennemis, tous achetaient à prix d’or le droit de faire à leur bon plaisir. Lui proconsul, les Denthélètes de Thrace (sur le Strymonj pillèrent à droite et à gauche en Macé- doine: ils plantèrent leurs postes jusque sur la grande voie romaine de Dyrrachion à Thessalonique: à Thessalonique même, on s’attendait tous les jours à se voir investi, pendant qu’une belle armée romaine, stationnant dans la province,semblait`n’être là que pour assister immobile aux dévastations que les montagnards et les peuples voisins osaient commettre contre les sujets paisibles de Rome.

Certes, de telles hostilités ne mettaient point en danger la puissance de la République, et c’était peu qu’une honte de plus ou de moins. Mais voici que vers ces mêmes temps, dans les immenses steppes daciques d’au-delà du Danube, un peuple commence à s’asseoir et à s’organiser en Etat. Il semble appelé à jouer dans l’histoire un tout